Annie Roy et Pierre Allard
Cofondateurs de l'ATSA
photo : Martin Savoie
Si nous considérons que la société est un corps entier, il y a vraisemblablement des parties de ce corps qui sont laissées pour compte. Laisser l’un des siens, ici et ailleurs, sans logement, sans nourriture, sans amour… Pas très hygiénique tout ça…
Sans minimiser la gravité que pourrait avoir le H1N1 sur plusieurs… réalisons-nous la disproportion entre la couverture médiatique et l’investissement financier destinés à contrer une pandémie potentielle et l’éradication d’un problème patent dont des milliers de gens meurent tous les jours : la faim, l’insalubrité, la violence…? Sans compter toute la paranoïa et la peur mises à l’avant-plan… Pas très hygiénique tout ça…
La société donne souvent à l’hygiène sociale un sens proche de l’aseptisation en refusant de se confronter à son propre disfonctionnement… Ainsi, elle préserve les plus riches du marasme grâce à l’argent du petit et laisse ce dernier dans sa misère… Pas très hygiénique tout ça…
Et l’art dans tout ça? Au delà du commerce, des enjeux économiques et du divertissement superficiel, les artistes sont la soupape et le miroir de nos malaises collectifs et individuels, et sans eux pour nous reconnaître, nous devenons des étrangers de nous mêmes… encore faut-il pouvoir dépasser la pression du vedettariat et des cotes d’écoute… Pas très hygiénique tout ça…
L’État d’Urgence favorise une bonne hygiène sociale parce qu’on s’y regarde en face, qu’on s’y entraide, qu’on se rencontre et s’y exprime grâce à l’art qui illumine directement cette souffrance et s’offre en reconnaissance et en résilience!
Nos artistes associés, Sylvie Moreau et François Papineau, y répondent par leur amour mutuel et leur amour de la création, par leur désir constant de se comprendre, de se rencontrer, de vous rencontrer.
Posologie : du 25 au 29 novembre, Place Émilie-Gamelin, venez y mettre du baume et vous exprimer à l’air libre!
Sylvie Moreau, Pierre Allard, François Papineau et Annie Roy - Photo : M. Savoie